Louma

La louma est une grue de prise de vues à laquelle est fixée une caméra, film ou vidéo, pourvue d'un dispositif de contrôle à distance. Ce système a été mis au point par deux Français, Jean-Marie Lavalou et Alain Masseron - d'où le nom, composé à partir des patronymes LavaLOU et MAsseron. La louma fut la première grue servant à télécommander la caméra depuis le sol.

Munie d'un bras rigide modulaire, de 90 centimètres à 9, 70 mètres de long à partir du point de pivot, la louma permet des mouvements de caméra particulièrement variés. L'opérateur contrôle le cadre sur un moniteur vidéo, à partir d'une régie pourvue de manivelles - comme une tête classique.

Dans le même mouvement, l'axe optique peut aller d'une hauteur de 15 cm à plus de 8 mètres ; ce débattement vertical est bien entendu augmenté si la louma est installée en surplomb. Ce qui est aisé, puisque la louma est entièrement démontable.

Parmi les nombreuses qualités de cette grue, on mentionnera le fait que la tête soit équilibrée dans l'ensemble des axes (rotation autour de l'axe optique, panoramique vertical et horizontal) autour du centre d'inertie de la masse qu'elle forme avec la caméra, ce qui est particulièrement rare, ou alors unique. L'effort mécanique des moteurs étant ainsi réduit, cela apporte une grande fluidité aux mouvements.

D'autre part, le bras (flèche) de la grue lui-même est équilibré autour de son centre d'inertie, de façon à ce qu'il reste immobile quelle que soit sa position. Par conséquent, la louma est l'unique grue dont le chef-machiniste peut lâcher le bras quel que soit sa position, sans qu'il cherche à revenir à sa position d'équilibre. Ce bras équilibré dans toutes ses positions permet au chef-machiniste une grande aisance dans l'exécution des mouvements - et une économie en terme d'effort physique.

La louma dispose aussi d'un système d'aide au cadre. Nommé SmartPan, découvert par Nicolas Pollacchi et Andy Romanoff^[1], réglable selon la sensibilité de l'opérateur, il compense automatiquement le panoramique de la tête caméra en sens inverse de celui du bras de la grue. Cela permet au cadreur d'éviter de mouliner de la main droite pendant un panoramique de grande ampleur ; mais il reste complètement maître de son cadre, qu'il peut modifier à tout moment au cours du mouvement d'appareil. Seule la louma dispose d'une telle aide au cadre.

À partir de 1976, Pascal Aubier (Le Chant du Départ), Roman Polanski (Le Locataire), Steven Spielberg (1941) et Wim Wenders (L'Ami Américain) ont été parmi les premiers cinéastes à utiliser la louma.

Connue dans le monde entier, la louma a obtenu un Oscar technique en 2005, ce qui est exceptionnel pour une machine découverte 30 ans plus tôt.

La nouvelle génération (Louma 2) sert à modifier la longueur de la flèche pendant l'opération, ce qui permet, par exemple, de transformer le mouvement de rotation en véritable travelling (frontal, arrière ou latéral), dont l'ensemble des paramètres (hauteur caméra, places d'arrivée et de départ, vitesse... ) sont modifiables à volonté.

Liens externes

• (fr) Site officiel Louma France

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