Monture Canon EF

Le dispositif de monture Canon EF est l'épine dorsale de la gamme des appareils photo Canon EOS fabriqués par la marque japonaise Canon Inc. .

Il s'agit, tout comme la gamme FD, d'objectifs à baïonnette. EF est l'abréviation de Electro-Focus («mise au point électronique»)  ; la mise au point automatique dans le dispositif EF est assurée par un moteur électrique intégré à l'objectif. L'interface entre le boîtier et l'objectif est réduite aux contacts électroniques, il n'y a ni levier ni came mécaniques.

Histoire

Quand la monture EF est introduite en 1987, avec ses 54 mm de diamètre interne, elle est la plus grande de l'ensemble des montures pour appareils 35 mm, donnant la possibilité la conception d'objectifs à grande ouverture pour les boîtiers EOS.

En contraste avec la technologie de l'époque, la série EF emploie un moteur intégré à l'objectif lui-même pour l'autofocus. Ceci permet des objectifs autofocus sans interface mécanique avec la monture, toute la communication se faisant sous forme d'alimentation et de signaux électriques. Le mécanisme de la monture est ainsi plus durable ; d'autre part, c'est toujours un moteur idéalement adapté à l'objectif qui est monté.

La gamme EF s'est depuis développée en un dispositif mature comprenant plus de soixante objectifs pour l'ensemble des usages, du paysage au portait en passant par le sport et le photojournalisme. Les objectifs Canon EF ont aussi été l'occasion de l'introduction commerciale de nouvelles technologies optiques ou mécaniques, comme le moteur ultrasonique (USM), le stabilisateur optique (IS), les optiques diffringents (DO), et l'utilisation de fluorite et d'éléments asphériques dans la construction des objectifs de la série L.

Polyvalence

Bien que Canon n'encourage pas (en fait met en garde contre) l'utilisation d'objectifs et d'adaptateurs de fabrication faite par des tiers, la monture EF est bien adaptée à l'emploi d'adaptateurs, compte tenu de son grand diamètre et de sa courte distance entre le film et l'anneau de la monture (44 mm). Il est ainsi envisageable de monter des objectifs de Monture Nikon F, Olympus OM, Leica R et monture universelle M42, surtout, en utilisant un simple adaptateur mécanique.

Ironiquement, les objectifs de monture Canon FD ne sont utilisables qu'au prix d'adaptateurs comportant des éléments optiques, car la distance film-monture du dispositif FD était de 42 mm : avec un simple adaptateur mécanique, il serait impossible de mettre au point à l'infini. L'adaptateur de haute qualité FD-EOS fabriqué par Canon est rare et fort cher ; il était réservé aux professionnels pourvus d'une réserve substantielle d'objectifs FD. C'est l'unique objectif utilisable avec certains objectifs. Il existe aussi un adaptateur bon marché, don la qualité laisse nettement à désirer. Avec des dispositifs purement mécaniques, il est indispensable de diaphragmer manuellement pour permettre la mesure TTL. Naturellement, la mise au point est manuelle.

Pour d'autres types d'objectifs, un adaptateur agirait comme un tube d'allonge, empêchant la mise au point à l'infini. Alternativement, un adaptateur pourvu d'éléments optiques agirait comme un téléconvertiseur faible, faisant perdre énormément de qualité optique. Aussi essaye-t-ondans la mesure du possible de monter les objectifs à leur distance nominale.

Objectifs EF de fabricants tiers

Des objectifs compatibles avec le dispositif EOS sont fabriqués par Sigma, Tamron et Tokina. Ces fabricants ont obtenu les spécifications de la monture EF par rétro-ingénierie. L'emploi de ces objectifs n'est pas conseillé par Canon. Cependant ces objectifs sont fréquemment moins chers, et quelquefois supérieurs aux objectifs Canon.

Technologies afférentes

Avec l'introduction du EOS 300D, et plus tard du 20D, Canon a introduit une variante du standard EF nommée EF-S.

Entraînement ultrasonore

Les objectifs pourvus de moteur ultrasonique (USM pour «Ultrasonic motor») apparaissent avec le lancement du EF 300 mm f/2.8 USM en 1987. Canon est le premier fabricant à commercialiser avec succès la technology USM. Les objectifs pourvus d'USM ont un autofocus rapide, silencieux et précis, et consomment moins d'énergie que les moteurs classiques.

Il existe deux types de moteurs USM : le «type en anneau» et le «micro USM». Le type en anneau est toujours préférable à cause de ses performances et de son efficacité supérieures, et parce qu'il permet en permanence les corrections de mise au point manuelles sans sortir du mode autofocus. Le type Micro USM est employé dans les objectifs bon marché pour en maintenir le prix bas. Il est envisageable de permettre la mise au point manuelle en permanence avec le micro USM, mais cette solution est inélégante car elle demande des composantes mécaniques supplémentaires ; aussi n'est-elle réalisée que rarement.

Certains objectifs USM sont signalés par un anneau doré ou argenté, et par le label «Ultrasonic». Certains des objectifs de la série L sont signalés par un emblème rouge assorti à l'anneau rouge de la série L.

Stabilisateur optique

L'une des contraintes en photographie est le flou de bougé, dû à la vibration naturelle de la main, et qui devient visible avec de longues expositions ou des longues focales. Le stabilisateur optique (IS) répond à ce problème par une correction optique avec un dispositif comprenant des gyroscopes et un groupe de lentilles qui se déplace suivant les secousses. Ceci minimise, ou alors élimine les effets de petites vibrations sur l'image.

Une règle approximative en photographie classique est que de telles vibrations sont évitées si l'inverse du temps de pause est identique ou supérieur au chiffre de la longueur focale en mm (par exemple 1/60s pour une focale de 50 mm, 1/250^e pour une focale de 200 mm, et ainsi de suite). Les objectifs IS permettent de gagner jusqu'à trois ou quatre diaphragmes sur cette règle : ainsi un objectif de 50 mm pourrait être employé sans pied avec des temps de pause de 1/8s.

Canon a lancé plusieurs versions du dispositif IS. Le premier dispositif IS est utilisé sur le 75-300 mm f/4-5.6 IS USM de 1995 ; il prend à peu près une seconde à activer, offre à peu près deux diaphragmes supplémentaires, n'est pas adapté à l'utilisation sur un trépied (s'il ne détecte pas de mouvement, il peut introduire lui-même des vibrations), et ne peut pas être utilisé pendant les mouvements panoramiques. La version suivante arrive dans le 300 mm f/4L IS USM en 1997 et ajoute le mode 2 adapté aux mouvements panoramiques. Le mode 2 détecte si le mouvement est horizontal ou vertical, et ne compense que les vibrations perpendiculaires au mouvement. En 1999, avec le lancement de nouveaux super-téléobjectifs IS (du 300 mm f/2.8L IS USM au 600 mm f/4L IS USM), la détection de trépied est ajoutée. En 2001, une nouvelle version du stabilisateur optique es créée pour le 70-200 mm f/2.8L IS USM : le temps de démarrage est réduit à une demi-seconde, et la stabilisation offre trois diaphragmes supplémentaires. Plus il y a peu de temps, le 70-200 f/4L IS USM offre jusqu'à quatre diaphgrames.

Optiques diffringentes

Les optiques diffringentes sont employées dans les objectifs qui, autrement, demanderaient des dispositifs de lentilles gros et lourds. Les objectifs DO, en comparaison aux objectifs non DO de mêmes focale et ouverture, sont plus petits et plus légers. De plus, les objectifs DO ont une meilleure suppression des aberrations chromatiques, qui permettent des photographies plus piquées. L'abberation chromatique produite par la lentille DO est de direction opposée à celle produite par la lentille réfractive ; aussi, le couplage d'un élément diffringent et d'un élément réfractif annule l'aberration chromatique.

Les éléments DO sont extrêmement coûteux à cause de leur taux de rejet élevé, aussi ne sont-ils introduits que dans des objectifs EF en série limitée. Aujourd'hui, seuls les objectifs EF 400 mm f/4 DO IS USM et EF 70-300 mm f/4.5-5.6 DO IS USM contiennent des éléments DO.

Les objectifs DO se signalent par un anneau vert.

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