Kodak Kodachrome

Le Kodachrome est un film inversible couleur produit par Kodak. Découvert par Leopold Godowsky, Jr. et Leopold Mannes, il a été introduit en 1935 en format 16 mm pour le cinéma. L'année suivante, Kodak le rendra disponible au format 8 mm et 35 mm, toujours pour le cinéma. L'utilisation des appareils photo de petit format commençant à se développer à la même époque, le format 35 mm trouve alors une utilisation en photographie.

Principe

Ce film a bien entendu évolué depuis, mais garde quelques caractéristiques principales - citons l'obtention des couleurs au moyen d'une synthèse soustractive (c'est d'ailleurs le plus ancien film toujours en vente utilisant cette méthode). De façon simplifiée, on peut dire que la Kodachrome consiste en trois films noir et blanc juxtaposés (un pour chaque couleur principale) - ceci se retrouve dans le grain spécifique de ce film (visible en particulier avec la Kodachrome 200), plus consistant et sec que ce qu'on voit avec les films inversibles classiques (de type Ektachrome) ou avec les films négatifs couleur.

Développement

Le procédé de développement a évolué et est actuellement nommé K-14. Complexe, il n'est pas accessible à un amateur : par exemple, il faut répéter trois fois (une fois pour chaque couleur principale) un traitement délicat dans lequel les couleurs finales de l'image sont apportées chimiquement (chaque couche argentique à l'origine monochrome prenant alors sa couleur adaptée)

Un seul laboratoire dans le monde se charge toujours de ce traitement^[1], ce dernier est par conséquent toujours effectué par correspondance. Les films Kodachrome vendus en Europe sont d'ailleurs livrés avec une enveloppe donnant la possibilité un développement sans frais supplémentaires, ce qui relativise le prix élevé lors de l'achat.

Rendu

Le rendu du Kodachrome se définit par un contraste important, tempéré par des couleurs fidèles et modérément saturées, à l'inverse des films inversibles E6 modernes aux couleurs bien plus vives. Ce rendu plaisant et particulièrement typique, associé à une excellente netteté, a fait les beaux jours de la presse illustrée et de bien des cinéastes au cours du XX^e siècle.

Durabilité

Utilisé pour l'archivage, surtout dans de nombreux musées, le film Kodachrome présente une durabilité des teintes exceptionnelle, bien supérieure à l'ensemble des émulsions couleurs plus récentes.

Traitement et avenir

Après l'arrêt en 2002 de la fabrication de la Kodachrome 25 (film photo), en 2005 de la Kodachrome 40 (film cinéma Super 8 et 16 mm), en novembre 2006 de la Kodachrome 200, la production de la dernière Kodachrome 64 au format 35 mm ne se fait plus qu'une fois par an^[1]. La firme de Rochester ne communique pas sur la date exacte de la dernière production ni sur la date d'une reprise éventuelle. Les stocks de Kodachrome en vente actuellement portent une date de péremption dans le courant de l'année 2009^[1].

Le dernier laboratoire européen (à Renens en Suisse) a fermé le 30 septembre 2006, celui de Tokyo en décembre 2007^[1]. Il ne reste qu'un laboratoire au monde, traitant l'ensemble des types de films Kodachrome, Dwayne's Photo Service^[2], localisé aux États-Unis.

Le laboratoire Kodak de Lausanne, quoiqu'il ne développe plus les films sur place, reçoit ceux-ci et assure toujours le traitement en les envoyant aux États-unis pour y être développés. Les films photographique Kodachrome «développement compris» sont par conséquent toujours à expédier pour l'Europe à l'adresse de l'ancien laboratoire de Lausanne^[3] :

Kodak SA

Laboratoire KODACHROME

Case Postale

Ch-1001 Lausanne

Suisse,

CH

Digitalisation (Numérisation)

Une diapo Kodachrome montée s'insère comme toute autre diapo dans un scanner de diapo. A l'issue d'une numérisation classique, le résultat sera inutilisable dans presque l'ensemble des cas; une forte dominante bleue est fréquemment visible. Certains constructeurs offrent dans leur logiciel de numérisation des profils couleurs Kodachrome spécifiques dans l'objectif de remédier à ce problème. Cependant, un calibrage IT8 s'avère indispensable pour des scans en couleurs fidèles à l'original. En particulier à grains fins, les diapos Kodachrome présentent une résolution particulièrement élevée et une très grande plage de densité. Un scanner à haute résolution (3000 dpi minimum) présentant une grande plage de densité est par conséquent indispensable si on ne souhaite aucune perte à l'issue de la numérisation. Les techniques de différents scanners qui détectent et corrigent les imperfections telles que les poussières, les rayures, les traces de doigt etc. au moyen d'un canal infrarouge additionnel, ne peuvent être employées ou uniquement dans certaines conditions sur les Kodachrome à cause de la présence d'halogénure d'argent. Le scanner de film sorti en 2004, le Nikon Coolscan 9000 ED, est l'unique scanner en vente jusqu'ici qui permet sans logiciel additionnel d'éliminer efficacement les poussières et les rayures sur les films Kodachrome. Des concepteurs de logiciels indépendants travaillent aujourd'hui sur le développement d'outils de suppression de poussières et de rayures. Depuis fin 2008, le logiciel SilverFast utilise une variante perfectionnée de la technologie iSRD (infrared based Smart Removal of Defects), courante sur l'ensemble des scanners de film Nikon et de nombreux scanners d'autres constructeurs et permettant d'obtenir des résultats de haute qualité.

Photographes célèbres et Kodachrome

Voici une liste non exhaustive de photographes célèbres utilisant (ou ayant utilisé) la Kodachrome pour une partie importante de leur production :

Harry Gruyært Steve McCurry Pascal Maitre Gueorgui Pinkhassov Alex Webb

Pierre Toutain-Dorbec Ernst Haas Pete Turner Lise Sarfati Guy Bourdin

Notes et références

Voir aussi

• Film inversible
• Super 8
• Synthèse soustractive
• Parc d'État de Kodachrome Basin - Parc d'État américain dont le nom provient du film

Lien externe

• (en) Fiche technique de la Kodachrome 40 [pdf]

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