Fansub
Le terme fansub ou fan-sub est une contraction du mot fan et du diminutif du mot anglais subtitle ou subtitled qui sert à désigner une copie d'un film, série ou émission télévisuelle sous-titré par des fans dans une langue donnée.
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Définitions :
- c'est un terme employé dans le milieu des animes (le nôtre quoi) pour désigner le sous-titrage amateur d'une série animée, film d'... (source : manga.spiderneo)
Le terme fansub ou fan-sub est une contraction du mot fan et du diminutif du mot anglais subtitle (sous-titre) ou subtitled (sous-titré) qui sert à désigner une copie d'un film, série ou émission télévisuelle sous-titré par des fans dans une langue donnée. Une personne œuvrant à la réalisation d'un fansub est nommée fansubber ou subber. Le vocabulaire anglaise team est employée pour désigner les équipes de fansubbers.
But des fansubs
L'objectif des équipes de fansubs est de faire connaître à un public de plus en plus large les animations (origine du mouvement) mais également des séries ou des feuilletons télévisés non disponibles dans leur pays.
Méthodes de distribution
Initialement les fansubs étaient enregistrés soit depuis les diffusions télévisées, soit depuis des laserdiscs. Utilisant un appareil appelé genlock, la source était alors associée à un script synchronisé par ordinateur puis copié sur une cassette Super VHS «maître». Les copies VHS de la version maître étaient alors ensuite distribuées via un distributeur de fansub. Les cassettes VHS étant ensuite copiées toujours et toujours, dégradant au fur et à mesure la qualité de la vidéo.
Ces dernières années, avec la démocratisation de l'informatique, de l'arrivée des accès Internet à haut débit et des lecteurs de DVD et DivX, la pratique a beaucoup été abandonnée au profit des fansubs numériques, quelquefois nommés digisubs. Les premières formes numériques utilisées par les fansubbers datent d'avant l'invention du codec DivX. Il était alors envisageable de trouver en ligne des fansubs sortis sous le format VCD et , quelque temps plus tard, sous le format SVCD. Il est clair cependant que, depuis la propagation des codecs DivX et Xvid, il s'agit bien des formats de préférence pour la distribution de fansubs. Ceux-ci débutent néanmoins à être supplantés par le h264.
Généralement, les groupes de fansub travaillent via IRC et coordonnent l'acquisition du raw[1], la traduction, l'édition, la composition, l'encodage, le contrôle qualité et , finalement, la distribution du produit. Ils sont généralement distribués au travers d'IRC et des réseaux de poste à poste (Bittorrent, FastTrack, eMule, etc. ). Quelques irréductibles fansubbers insistent sur le fait que la grande qualité des fansubs numériques est non conformiste, et par conséquent continuent à créer et distribuer des cassettes.
Légalité et éthique
Le fansub n'est pas légal[2], désormais, certaines conditions ont favorisé son essor dans le passé : une certaine passivité des ayants-droit japonais à défendre leur droit sur les marchés extérieurs au Japon[3], surtout avant les années 2004, une attitude plus passive des distributeurs américains que celle de leurs homologues de la MPAA et RIAA, où ces premiers se contentent d'envoyer des lettres annonçant ou rappelant l'acquisition d'une licence pour un titre donné[4]. La majorité des équipes de fansub ont pour éthique et règle internes de faire cesser la circulation de leur travail [5] dès qu'un éditeur a acquis la licence de l'œuvre en question dans le pays dans lequel ils officient (par exemple, une équipe de fansub américaine cessera la distribution de sa production dès qu'un éditeur officiel américain aura acquis les droits d'édition et/ou de diffusion de l'œuvre en question), de façon à ne pas nuire au marché légal.
Dans les faits, la majorité des groupes s'affichent publiquement sans pour tout autant être inquiétés ni même contactés par les sociétés de distribution.
Cependant, ces dernières années, le nombre de détenteurs de droits japonais mécontents des fansubbers s'est multiplié, car la circulation de versions gratuites de ces séries représente un manque à gagner pour les sociétés de distribution de plus en plus grandes, et possédant leurs propres moyens de promotion.
Les fansubs affectent aussi les ventes dans la région Asie-Pacifique à cause de trafiquants vendant des fansubs dans des emballages apparemment légitimes. À cause de cela, plusieurs compagnies japonaises ont menacé de ne plus passer par des distributeurs locaux et de prendre des actions légales directes contre les fansubbers dans certains pays. Les fansubbers et leurs supporteurs arguent que les fansubs sont la majorité du temps l'unique moyen pour le public occidental de voir ces dessins animés. Dans de particulièrement rares cas, même si des versions occidentales voient le jour, elles sont altérées pour satisfaire les censures strictes (selon les pays). Les supporteurs des fansubs avancent par conséquent que, au contraire de ces rares versions légales à être censurées, les fansubs respectent les versions originales japonaises.
En décembre 2004, un cabinet juridique de Tokyo représentant Media Factory Inc., une compagnie japonaise d'animation, envoya des lettres et courriels au portail AnimeSuki ainsi qu'aux équipes de Lunar Anime et de Wannabe Fansubs demandant qu'ils arrêtent la création de fansubs et leur hébergement des productions présentes et futures de MFI. AnimeSuki et Lunar Anime ont honoré la requête, et d'autres équipes suivirent aussitôt. cependant, d'autres équipes continuent de produire ces fansubs.
C'est l'unique action légale prise par une entreprise japonaise contre la communauté de fansubbers à ce jour.
Depuis quelques années, le mouvement a pris de l'ampleur avec des séries et feuilletons américains non toujours diffusés en Europe ou sur des saisons en cours de diffusion dans le pays d'origine tandis que la diffusion locale tarde à venir.
Animations japonaises et fansub
Le fansub a par conséquent en particulier été employé historiquement dans le milieu des animations japonaises (série animée, film d'animation et OAV).
Il existe de particulièrement nombreux groupes de fansub produisant des vidéos de qualité particulièrement variable, le fansub français ne s'étant développé qu'il y a peu de temps, la quasi-totalité des équipes françaises ne traduisent pas directement depuis le japonais, mais à partir de l'anglais. Seuls quelques rares traducteurs japonais->français travaillent dans quelques rares équipes. Cela est évidemment dû au fait que particulièrement peu de bénévoles capables de traduire le japonais en français sont disponibles.
Quelquefois, le processus complet de réalisation d'un fansub pour les plus célèbres animations et par les équipes les plus actives est réalisé en moins de seize heures (entre sa diffusion et sa disponibilité sur Internet), on parle alors de «speedsub» ou «fastsub» (ces productions sont fréquemment de particulièrement faible qualité vidéo ou de sous-titres).
Petit lexique du fansubber
- Raw
- Terme anglais signifiant «brut». Utilisé par les fansubbers pour désigner une vidéo sans sous-titre. On notera l'utilisation du masculin ou du féminin pour ce terme, suivant les personnes et suivant en pratique qu'on qualifie un fichier ou une vidéo.
- Sub
- Abréviation anglaise de subtitle (sous-titre). Sert à désigner le fichier contenant seulement les sous-titres correspondant à la Raw utilisé. En formats «. srt» ou «. ass» le plus fréquemment.
- Dub
- Doublage. Sert à désigner le processus consistant à remplacer la piste audio originale par une nouvelle version dans une autre langue.
- Hardsub
- Permet de désigner des sous-titres ayant été incrustés dans l'image de la vidéo.
- Softsub
- Permet de désigner des sous-titres scindés de la vidéo. Ils sont par conséquent le plus souvent restitués au moment de la lecture de la vidéo et peuvent être désactivés.
- Transcript
- Transcription des dialogues originaux en fichier texte donnant la possibilité la traduction.
Les définitions des termes suivants empruntés à l'anglais sont par conséquent évidentes :
- Fansub
- Action de sous-titrer une vidéo à titre personnel et non professionnel.
- Fandub
- Action de doubler une vidéo (toujours à titre personnel et non professionnel).
- Fansubber/Fandubber
- Personne pratiquant le fansub ou le fandub.
- Team
- Groupe de fansubber qui s'organise le travail, suivant les capacités de chacun.
- Release
- Produit final d'une team, en hardsub (généralement) ou en softsub.
Processus techniques associés à la création d'un fansub
Le processus de fansubbing se décompose en plusieurs étapes différentes :
- La transcription du film, phrase par phrase, dans sa langue originale. Elle sert ensuite de support pour la traduction. Certaines équipes n'en font pas, préférant traduire directement à l'oreille.
- La traduction, parfaitement réalisée de la langue originale de l'œuvre vers la langue cible. Il arrive cependant que des sources en d'autres langues soient utilisées ; les résultats peuvent être alors assez aléatoires.
- L'adaptation de la traduction (adapt). Il s'agit la correction des tournures inadaptées, ou alors incorrectes vis-à-vis du bon usage de la langue utilisée pour traduire l'œuvre. En d'autres termes, il s'agit de traduire le plus souvent de la version originale en bon français, tout en essayant de respecter le sens et le contexte originaux. Cela s'applique tout spécifiquement pour les dictons ou les jeux de mots.
- La synchronisation sonore des sous-titres (timing). Elle consiste à synchroniser le texte avec la bande son et les éléments visuels de la vidéo, par le biais de logiciels spécialisés. La majorité des équipes font une présynchronisation approximative, le plus souvent avec le transcript, puis le confient à un des membres pour réajuster chaque réplique de façon plus précise.
- Le karaoke. Il consiste à réaliser des sous-titre stylisés des génériques, ou des phases musicales dans un anime. C'est une tâche longue et fastidieuse.
- L'édition (edit), qui regroupe tout ce qui concerne l'habillage graphique d'un fansub. Quand un terme apparaît sur un élément du décor, sur une pancarte, un panneau, ou encore le titre de l'épisode dans le générique, il est préférable d'insérer la traduction directement sur l'image que dans les sous-titres. Cette insertion doit être discrète, par conséquent l'éditeur doit copier la police et la couleur des caractères. La taille, elle , est le plus souvent plus petite. De plus, si l'élément du décor bouge, la traduction doit bouger avec lui, ce qui ajoute une difficulté. Pour finir, l'éditeur doit avoir de bonnes compétences en infographie pour reproduire des polices quelquefois complexe et ne servant que pour le titre en question.
- L'encodage. Il s'agit du fait de partir d'un raw et de le réencoder de façon à incruster les sous-titres tout en essayant de préserver ou de perfectionner la qualité visuelle, l'objectif étant d'avoir un fichier distribuable de faible poids mais restant de bonne qualité. Historiquement, la taille des fichiers a évolué avec les performances des connexions internet et des ordinateurs. Ainsi, vers la fin des années 1990, il n'était pas rare de voir des fichiers de 40 à 60 Mo tandis que, en 2008, on peut voir fréquemment des fichiers de 350 à 700 Mo, ou alors plus. Une des raisons initiales du hardsub est que, à la base, il est plus complexe d'altérer des hardsubs que des softsubs. Cela permet d'une part de ne pas trop favoriser la vie aux compagnies pratiquant le piratage de DVD d'anime (Hong Kong) qui pourraient être tentées de vendre des copies pirates basées sur des fansubs. D'autre part, cela permet d'utiliser des effets graphiques qui seraient irréalisables avec du softsub.
- Le contrôle de qualité (check), déjdésormais pendant l'ensemble des étapes, réalisé par des contrôles successifs et , si envisageable, par des plusieurs personnes, pour détecter et de corriger l'ensemble des erreurs restantes. Il est ainsi réalisé un cycle d'encodage successif par l'utilisation d'un dispositif de Releases Candidate (RC) de la même manière que pour le génie logiciel. Toute détection d'erreur peut alors déboucher sur la création d'un nouveau RC. Le choix de créer ou non un nouveau RC dépend simplement de l'objectif qualité qui a été fixé originellement. L'erreur est-elle acceptable ou non dans le contexte ? Dans la mesure où la perfection est impossible a atteindre, il y a nécessairement un moment où le RC deviendra acceptable, l'étape suivante sera alors la diffusion.
- La diffusion des fansubs n'a pas de spécificité propre, l'ensemble des moyens de diffusion peuvent être utilisés ou observés, des dispositifs P2P tel que BitTorrent ou eMule, à des serveurs plus classiques utilisant les protocoles FTP ou HTTP.
À chaque étape peut correspondre un ou plusieurs rôles :
- traducteur (translator) ;
- minuteur ou synchroniseur (timer) ;
- éditeur (editor) ;
- encodeur (encoder) ;
- et d'autres appellations variant suivant les groupes et le degré de précision dans les rôles (par exemple : styler, karamaker, checker etc. ).
On notera aussi :
- Que certains termes employés pour définir un poste fluctuent selon les équipes ou les personnes.
- Que certaines étapes peuvent être effectuées dans un ordre différent, tout dépend alors des prédilections des personnes qui les réalisent.
- Chaque étape peut représenter plusieurs heures de travail, complètement variables selon une grande variété de paramètres significatifs : nombre de personnes dans l'équipe ; niveau de langue ; rapidité et expérience ; durée de l'épisode ; niveau et registre de langue de l'épisode, etc.
- Certains groupes ne font pas, ou peu de contrôle de qualité. Ils gagnent alors du temps, mais le plus souvent au détriment de la qualité, d'où l'emploi des termes speedsubs et fastsubs de manière péjorative. Par opposition, les équipes qui prennent le temps de fignoler leur production sont dites de qualitysub.
Le speedsub peut être couplé au qualitysub, dans le cadre où certains subbers veulent apporter des sous-titres de qualité dans les meilleurs délais envisageables. Certains sites distribuant des fansubs mettent d'ailleurs en place des normes et des critères de qualité particulièrement sévères, dans le souci de s'approcher au maximum du sous-titre professionnel.
- Tenter de juger de la qualité des fansubs est hautement subjectif :
- Il est envisageable que certains styles d'écriture, registres de langage ou encore choix de termes plaisent à certains et déplaisent à d'autres (cas typique de comparaison entre fansubs).
- Avancer qu'un fansub est meilleur qu'une release commerciale n'est tout simplement pas une comparaison appropriée :
- Les releases commerciales ont des contraintes techniques (nombre de caractères par ligne, nombre de lignes par réplique, temps minimum et maximum d'apparition des sous-titres, temps minimum de blanc entre deux sous-titres... ) que n'ont pas les fansubs. Cependant, certains sites de distributions de fansubs se soumettent au même normes pour apporter le confort de la qualité professionnelle.
- Ils sont d'autre part fréquemment contraints par les ayants droit à certaines facéties : l'imposition d'utiliser telle ou telle image pour les jaquettes, telle ou telle orthographe pour des noms de personnages ou de lieux, etc.
- Il arrive aussi que la qualité vidéo des masters originaux ne soit pas à la hauteur.
- Également, les traductions des fansubs sont aussi quelquefois (voire fréquemment) excentriques et/ou inadaptées, dans la mesure où le traducteur ne maîtrise pas nécessairement idéalement la langue (phénomène accentué par le fait que la majorité des équipes francophones se basent sur des fansubs en anglais). Le même argument est parfois utilisé vis-à-vis de l'ensemble des rôles présents dans la réalisation d'un fansub (mauvais minutage, mauvais encodage... ).
- On peut aussi se demander si l'utilisation de nombreuses couleurs différentes et pas nécessairement bien choisies apporte réellement quelque chose (cas des animes nippons). [réf. souhaitée] De même, on peut pondérer l'utilité du karaoke.
- Certes, les releases commerciales peuvent présenter moins d'attraits, par leur sobriété et leur manque de style, mais elles ont l'avantage d'être idéalement légales et d'offrir une qualité minimale à laquelle ne peuvent pas prétendre l'ensemble des fansubs.
Notes et références
- ↑ Raw est un terme anglais qui veut dire littéralement brut, il sert à désigner la vidéo originale capturée mais non traduite.
- ↑ L'article L. 122-4 du Code de la propriété intellectuelle interdit les adaptations, transformations ou reproductions faites sans l'accord de l'auteur.
- ↑ "For infringements outside of Japan, it is no small wonder that Japanese companies do not bother with the expense of enforcing a right against a group whose infringement affects a distant market with a different legal system" -
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- ↑ Fansubbers additionally will add titles such as “NOT FOR SALE OR RENT” and “CEASE DISTRIBUTION WHEN LICENSED” to their work, indicating that their work is not licensed, that no money should change hands for the fansub, and that viewers should purchase the licensed product once it is available domestically. - http ://ocw. mit. edu/NR/rdonlyres/Electrical-Engineering-and-Computer-Science/6-805Fall-2005/F9D805F8-1233-4A02-BF4F-4BFA5C9FBFA5/0/prog_against_law. pdf p. 12
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