Telecine

Le telecine est le nom donné aux différentes techniques utilisées pour convertir la cadence des images depuis la cadence cinématographique (24 images/seconde) vers la cadence des images de télévision.

Définitions :

  • technique consistant à augmenter le nombre d'images par secondes d'un film pour le rendre compatible avec la norme télé NTSC.... (source : cyberpic.club)

Le telecine est le nom donné aux différentes techniques utilisées pour convertir la cadence des images depuis la cadence cinématographique (24 images/seconde) vers la cadence des images de télévision. La technique utilisée dépend du standard de télévision auquel sont destinées les images ; on distingue deux techniques majeures : le 3 :2 pulldown (quelquefois appelé 2 :3 pulldown), utilisé en NTSC, et le 2 :2 pulldown (ou PAL speed up), utilisé en PAL et en SECAM.

Le problème

Les films de cinéma sont filmés à 24 images/seconde. Chaque image y est comparable à une photographie, on dit que les images sont progressives.

Les standards de télévision usuels (PAL, SECAM et NTSC) sont par contre des standards entrelacés. Cela veut dire que chaque "image" (appelée trame) est divisée en deux demi-images appelées champs : chaque champ est composé l'un des lignes paires de la trame, l'autre des lignes impaires. Les deux champs d'une même trame sont transmis (et dessinés à l'écran) l'un après l'autre. Ainsi, en télévision, la cadence importante n'est pas la cadence des trames mais bien la cadence des champs : 50 champs/seconde en PAL et SECAM, 59,97 champs/seconde en NTSC.

Il n'y a par conséquent pas correspondance entre la cadence des films et celle de la télévision, il faut par conséquent trouver un moyen de convertir la cadence des films pour qu'elle corresponde à la cadence exigée par le standard de télévision.

Le 2 :2 pulldown

Le 2 :2 pulldown est la technique utilisée en PAL et en SECAM.

Le principe est d'augmenter la fréquence du film pour arriver à 25 images/seconde. Pour ce faire, il suffit d'accélérer le film légèrement. Cette accélération ne sera en règle générale pas remarquée par le spectateur, car elle n'est que d'environ 4%, ce qui est peu. Le film devient ainsi plus court lorsque diffusé à la télévision dans les pays qui utilisent le PAL et le SECAM. [1]
De plus, le fait de faire tourner le film plus vite veut dire que tous les sons deviennent plus aigus d'environ un demi-ton. Encore une fois, ceci ne choquera aucunement le spectateur regardant le film, mais peut se remarquer soit en comparant le film avec une version NTSC (voir plus bas), soit en comparant la musique du film à la télévision (accélérée et plus aiguë) avec celle de la bande originale (non modifiée).

Pour convertir le film de 25 images/seconde vers 50 champs/seconde, il suffit désormais de séparer chaque image du film en deux champs, de façon intuitive.

Cette technique est utilisée aussi pour le codage des films sur VHS et DVD (PAL ou SECAM). Elle s'appelle 2 :2 pulldown car pour deux images consécutives du film, chacune est transmise sur deux champs (voir 3 :2 pulldown pour comprendre pourquoi on regarde deux images consécutives au lieu d'une seule).

Le 3 :2 pulldown

Illustration du 3:2 pulldown, chaque image donne alternativement 2 et 3 trames
près entrelacement, 5 images ont été générées à partir des 4 images initiales
Illustration du 3 :2 pulldown, chaque image donne alternativement 2 et 3 trames. Après entrelacement, 5 images ont été générées à partir des 4 images initiales

Problème spécifique

Si on reprenait le système du 2 :2 pulldown pour l'appliquer au standard NTSC, il faudrait accélerer le film de 24 images/seconde à environ 30 images/seconde, ce qui reviendrait à une accélération d'environ 25%, soit 15min pour 1h00. Le spectateur serait extrêmement perturbé.
C'est pourquoi le NTSC n'accélère pas le film. Au contraire, il le ralentit très légèrement, comme nous le verrons plus tard.

Solution

Le NTSC a une cadence de 59,97 champs par seconde. Ceci est très proche de 60. Or, 60 / 24 = 2,5 : chaque image du film doit être diffusée en 2,5 champs pour être synchrone. Comme ce n'est pas possible, on choisit à la place de transmettre, pour chaque paire d'images consécutives, une image en 3 champs, puis une image en 2 champs.

Mise en œuvre

Cette transmission d'une image du film en 3 champs au lieu de 2 peut surprendre, car si un champ est une demi-image, dans ce cas une image est nécessairement composée de deux champs.

En réalité, il faut bien comprendre que les champs sont indépendants : comme ils sont transmis et affichés l'un après l'autre, deux champs d'une même trame peuvent tout à fait représenter des instants différents. Tout se passe comme si on transmettait 60 images/seconde, à condition de respecter l'alternance entre "champ des lignes impaires" et "champ des lignes paires".

Ainsi, lorsqu'une image de cinéma est transmise en trois champs, elle est d'abord séparée en deux champs (il n'y a que des lignes paires et impaires). Quand chacun de deux champs de l'image a été transmis, on retransmet le premier champ transmis (par exemple le champ des lignes impaires), l'image suivante débutant par l'autre champ (ici, le champ des lignes paires).

Par exemple, pour quatre images cinéma consécutives (numérotées de 1 à 4), sera transmise une séquence de ce type :
1i - 1p - 2i - 2p - 2i - 3p - 3i - 4p - 4i - 4p
Si on regroupe chaque couple champ impair / champ pair, nous obtenons ainsi cinq trames entrelacées :
(1i-1p) (2i-2p) (2i-3p) (3i-4p) (4i-4p)

On peut remarquer que seules 3 trames représentent des images à proprement parler, les deux autres représentent deux moitiés d'image différentes (ce qui n'est, encore une fois, pas un problème car les champs seront affichés l'un après l'autre).

Fréquence réelle

Ce calcul a pris pour hypothèse que la fréquence du NTSC était de 60 champs/seconde. Comme elle est en réalité de 59,97 images/seconde, il suffit ralentit le film original à 23,976 images/seconde (23,976 = 59,94 / 2,5), une simple diminution de 0,01% de la fréquence des images, ce qui est sans commune mesure avec l'accélération de 4% engendrée par le 2 :2 pulldown en PAL. La cadence film est par conséquent ainsi quasi rigoureusement transposée en NTSC.

Remarques

Cette technique est utilisée aussi pour coder les films sur VHS (NTSC). Sur DVD et Blu-Ray, on se contente le plus souvent d'encoder le film à 23,976 images/seconde sur le disque, le 3 :2 pulldown étant effectué à la lecture par le lecteur.

On peut remarquer, que si la vitesse du film est presque égale à la vitesse d'origine (contrairement à ce qui se passe en PAL et SECAM), cette technique souffre d'un inconvénient majeur : les images du film n'ont pas la même durée. Ceci peut se remarquer très aisément lors de panoramiques, qui apparaissent ainsi moins fluides qu'au cinéma.

Notes

  1. Par exemple, La Revanche des Sith, 2h20 au cinéma, ne dure que 2h15 sur DVD PAL.

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"... et inversement et le téléciné."

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