Distance focale
La distance focale d'un dispositif optique est la mesure de sa puissance de convergence ou divergence de la lumière. Un dispositif avec une longueur de focale plus courte a plus de puissance optique qu'un autre avec une longue focale.
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Grandeur physique - Optique géométrique - Optique appliquée à la photographie - Technique photographique - Technique cinématographique
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- Quand la distance focale est de 16 mm et la taille du CCD de ... 50 mm, vous pouvez capturer une image avec un champ de 3 mm (0, 12'') à une distance... (source : visionindus)
La distance focale d'un dispositif optique est la mesure de sa puissance de convergence (focus) ou divergence (diffusion) de la lumière. Un dispositif avec une longueur de focale plus courte a plus de puissance optique qu'un autre avec une longue focale.
Les distances focales, respectivement objet et image, d'un dispositif optique centré convergent ou divergent sont , par définition, les distances algébriques séparant respectivement le plan principal objet H du foyer objet F et le plan principal image H′ du foyer image F′. Elles sont fréquemment notées respectivement ƒ et ƒ′.
Dans le cas d'un dispositif «mince», par exemple une lentille mince, les plans principaux peuvent être confondus avec le centre optique de la lentille et dans ce cas la distance focale image est aisément définie par la distance algébrique séparant le centre optique de la lentille mince du foyer image.
Dans l'ensemble des cas les distances focales font partie des éléments cardinaux d'un dispositif, c'est-à-dire d'un ensemble de grandeurs qui permettent une définition complète du dispositif et une numérisation facile du calcul, surtout en optique matricielle.
Propriétés
Pour les dispositifs optiques dont les milieux d'entrée et de sortie sont semblables, les distances focales deviennent identiques en valeur absolue. C'est le cas particulièrement classique d'une lentille plongée dans l'air pour laquelle H'F'= − HF = f'= − f.
On comprend aisément cette propriété à partir d'une autre définition envisageable des distances focales, à partir de la vergence V d'un dispositif. Si on nomme n et n' les indices d'entrée et de sortie du dispositif :
et
Pour les dispositifs plongés dans l'air (par exemple en photographie) on retrouve par conséquent aussi la propriété suivante : la distance focale image est l'inverse de la vergence :
La notion de convergence et de divergence s'en trouve aussi explicitée : on appellera convergent un dispositif optique dont la distance focale image est positive et divergent un dispositif dont la distance focale image est négative. Une lentille convergente a une distance focale positive et une lentille divergente une distance focale négative. En photographie, les objectifs sont des dispositifs convergents mais aussi les bonnettes d'approche. Les doubleurs de focale qu'on intercale entre l'objectif et le film ou (le capteur) sont des dispositifs afocaux.
Calcul et mesure
Il est toujours envisageable de calculer les distances focales à partir des données géométriques et des indices d'un dispositif (courbure, indice de réfraction) dans la mesure où elles sont reliées à la vergence. Néanmoins lorsque ces données viennent à manquer une mesure expérimentale est envisageable.
Les mesures expérimentales, pour les dispositifs minces tels les lentilles minces, reposent le plus souvent sur la détermination des positions des foyers objet et image. On rappelle que le foyer image est le point vers lequel convergent après le dispositif des rayons qui sont parallèles à l'axe optique avant le dispositif. À l'inverse, des rayons passant par le foyer objet ressortent parallèles à l'axe optique. Les rayons ne passent pas obligatoirement physiquement par le foyer, il peut s'agir de leur prolongation.
On peut en avoir l'illustration dans quelques cas simples :
- lentille optique ;
- miroir courbe.
On peut aussi la mesurer expérimentalement de plusieurs façons :
- En la mesurant directement entre la lentille et l'image nette d'un objet suffisamment lointain pour être reconnu comme à l'infini (soleil, étoiles ou paysage à l'horizon).
- Avec la méthode dite de Silbermann : lorsque la lentille est positionnée de telle façon que l'image sur un écran (image réelle) a la même taille que l'objet alors la distance entre l'image et l'objet vaut quatre fois la distance focale.
- Par la méthode d'autocollimation (pour les lentilles convergentes uniquement) : après avoir accolé un miroir plan à une lentille, il suffit de rechercher la position de la lentille pour laquelle objet et image se superposent idéalement. La distance entre l'objet et la lentille est alors la distance focale de cette lentille.
Photographie
En photographie, la surface sensible (le film dans le cas de la photographie argentique, le capteur dans le cas de la photographie numérique) est dans le plan de convergence des rayons issus de l'objet à photographier (voir les articles Mise au point et Profondeur de champ). Dans le cas d'un objet «à l'infini» (c'est-à-dire, pour fixer les idées, localisé à plus d'une vingtaine de mètres, avec un appareil 24 x 36 et une optique courante), la surface sensible est dans le plan focal ; sa distance avec le plan principal image H'de l'objectif est alors la distance focale. Voir aussi l'article Point nodal.
Une variation de la distance focale induit deux effets concrets sur l'image vue à travers l'objectif :
«Grandissement de l'objet»
Avec le format classique 24 x 36 mm, par exemple, la focale dite «normale», «naturelle» ou «moyenne» est à peu près de 43 mm (c'est la diagonale de l'image 24 x 36 mm). Avec cette focale, il est habituel de dire que l'image est perçue à travers l'objectif selon le même angle de champ que la vision humaine.
- La vision est un dispositif à focalisation mentale variable : angle d'attention (lecture, examen d'un détail) sur 1° ; angle d'observation sur 60° ; angle de vision sur 180°.
En réalité cette affirmation doit être nuancée sur plusieurs plans. En effet la vision humaine ne procède pas de la même façon que l'enregistrement d'une image derrière un objectif de focale fixe donnée : l'œil a un champ de vision de grande netteté ou angle d'attention (lecture, examen d'un détail) de l'ordre de 1 à 5 degrés, c'est-à-dire le champ qu'enregistrerait une longue focale de 500 mm à peu près. Au-delà de ces 5 degrés, l'œil perçoit moins bien les fins détails. L'œil balaye le champ sans arrêt, l'impression visuelle résulte par conséquent de la comparaison permanente de différents champs vers lesquels l'œil se tourne. Néanmoins, on parle d'angle d'observation, qui couvre à peu près 60° dans le plan horizontal. C'est cet angle qui sert de référence pour la focale «normale» pour le format reconnu. D'autre part, l'œil a une sensibilité aux mouvements ainsi qu'à la lumière qui atteint presque les 180°, que décrit l'angle de «perception».
Un autre point important c'est la façon dont les viseurs sont réglés. Par exemple il est courant que les viseurs des appareils reflex 24 x 36 soient réglés pour que la focale de 35 mm donne un grossissement optique semblable à ce que l'œil nu verrait ; le 50 mm est par conséquent affecté, à travers le viseur de ces appareils, d'un facteur de grossissement de 50/35 = 1, 4.
Dans les appareils non reflex à télémètre, selon le modèle, le viseur peut être construit ou réglé à différentes valeurs de grossissement entre 0, 5 et 1, 25 (avec une lentille additionnelle) ; grâce à des cadres-repères dans le viseur, ce qui est vu dans le viseur est relié avec ce que les objectifs de différentes focales enregistreront sur la surface de 24 x 36 mm.
Il est clair que les vues prises aux particulièrement grands angles ou aux particulièrement longues focales ont quelque chose de «non-naturel», il est par conséquent légitime de chercher à placer entre les deux une focale normale ou naturelle. La notion de «focale normale» couvrant un angle de 53° (diagonale = focale), sans exclure complètement des raisons d'optique physiologique, doit peut-être probablement plus à l'histoire de la technique photographique. On peut en effet évoquer le poids historique des optiques de type triplet et tessar qui couvrent, précisément, cet angle avec une bonne qualité d'images pour un encombrement et un prix réduits, formules optiques qui ont dominé le marché pendant presque un siècle.
Déformation apparente de l'environnement
Une focale courte comme le 28 mm, aussi nommé grand angle, déforme apparemment la perspective et a un angle de vision plus important que celui de l'œil humain. Ici encore il faut nuancer compte tenu des remarques faites ci-dessus sur le champ de vision de l'œil, mais il n'est pas envisageable à l'œil d'embrasser le champ total de 75° d'un 28 mm en 24 × 36 sans balayer le champ par un réflexe naturel de rotation du globe oculaire. L'image enregistrée sur le film en une seule fois sous 75° est par conséquent particulièrement différente de l'impression visuelle.
Une focale longue comme le 200 mm (téléobjectif) rapproche les plans et «aplatit» le fond du sujet.
Un point important est celui du rendu de perspective :
Le rendu de perspective tel qu'il est vu par l'œil ou l'appareil photo ne dépend que du point de vue où on se place. D'un même point de vue, une longue focale ou un grand angulaire donneront le même rendu de perspective, et ceci quel que soit le type d'appareil ou de format utilisé. Un agrandissement de la portion centrale de l'image prise au 28 mm est précisément semblable dans sa perspective à l'image prise avec une longue focale. Il n'est pas envisageable de changer le rendu de perspective sans changer de point de vue. Un zoom ne fait que recadrer une image à la prise de vue, ce qui est un atout énorme, mais ne peut pas changer le rendu de perspective.
Il convient aussi de distinguer la notion de téléobjectif de la notion de longue focale. Une longue focale photographique est par convention toute focale plus longue que la diagonale du format. Parmi les formules optiques utilisées, les téléobjectifs sont des longues focales qui ont l'avantage d'un encombrement mécanique plus court que leur distance focale. Ils sont particulièrement prisés sur les reflex petit format, mais on peut idéalement utiliser comme longue focale d'autres formules que les téléobjectifs, par exemple des objectifs de lunette astronomique qui devront être positionnés environ à une distance focale en avant du film, c'est-à-dire que le longueur de tube dans ce cas doit être au moins aussi longue que la focale pour pouvoir mettre au point sur l'infini.
Le photographe se déplace de manière à ce que le sujet ait toujours la même taille sur la photo. Par conséquent, le point de vue change par conséquent le rendu de perspective change, tout en conservant la même dimension au sujet central.
50 mm (focale moyenne) |
17 mm (focale ultra-courte) |
Angle de champ
Une longue focale (téléobjectif) correspond à un petit angle de prise de vue tandis qu'une focale courte (grand angle), comme son nom l'indique, a un angle de prise de vue bien plus grand.
Les objectifs de type zoom ont une focale variable.
Projection cinématographique
En projection cinématographique, l'écran est localisé «à l'infini» et la pellicule est par conséquent dans le plan focal. La distance focale ƒ est adaptée pour que la hauteur de l'image projetée soit la hauteur de l'écran. La focale à utiliser se calcule aisément selon :
- la hauteur de l'image sur la pellicule (voir Format de projection), h ;
- la hauteur de l'écran, H ;
- la distance projecteur-écran, D.
Il s'agit d'une simple loi proportionnelle (théorème de Thalès) :
- H/h = (D-ƒ) /ƒ ≃ D/ƒ
puisque ƒ << D.
On utilise un cache pour tronquer la fenêtre de projection :
- en général, une bande noire remplit ce rôle, mais elle n'est pas complètement opaque d'une part (pour la puissance de la lanterne), et d'autre part, comme le reste de la pellicule, elle peut être endommagée et laisser passer de la lumière ;
- certains films contiennent une image plus grande que celle projetée (l'image impresionnée lors de la prise de vue est plus haute que le cadre), par conséquent pas de bande noire.
Dans le cas du CinemaScope (rapport largeur sur hauteur de 2, 35), on utilise une anamorphose : un complément optique afocal positionné devant l'objectif de prise de vue ou quelquefois dans le dispositif de tirage des copies comprime l'image dans le sens de la largeur sur la pellicule ; ce même système est utilisé devant l'objectif de projection pour restituer, sur l'écran, une image remise à sa bonne largeur. Le plus connu de ces systèmes est l'Hypergonar du professeur Chrétien mais il en existe d'autres ; tous comportent des associations de «lentilles» cylindriques.
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