Projection en relief stéréoscopique
La projection en relief stéréoscopique est un ensemble de procédés qui permettent de restituer en salle la vision du relief par une projection d'images préalablement élaborées selon les techniques de la stéréoscopie : dessins, photographies,...
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Stéréoscopie - Technique photographique - Technique cinématographique - Technologie dans les attractions
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La projection en relief stéréoscopique est un ensemble de procédés qui permettent de restituer en salle la vision du relief par une projection d'images préalablement élaborées selon les techniques de la stéréoscopie : dessins, photographies, cinéma, vidéo, images de synthèse.
Ces techniques conviennent tout autant aux images argentiques que numériques, fixes ou animées.
Elles peuvent s'appliquer dans le cadre de projections familiales, de conférences ou de spectacles, par exemple dans des parcs d'attractions ou de grandes salles spécialisées.
Techniques avec lunettes
Grâce à des lunettes, chaque œil ne reçoit que l'image qui lui est destinée. Ce sont les techniques les plus usuelles.
Projection d'anaglyphes
- Un projecteur normal – un écran blanc normal – des lunettes rouge et cyan
Les couples d'images stéréoscopiques sont transposés en anaglyphes par un logiciel ou des filtrages adaptés, puis projetés normalement avec le matériel prévu dans toute salle pour la projection plane ordinaire.
Avantages : la simplicité. Pour qui dispose déjà d'un équipement de projection normal, la dépense est nulle : elle se limite aux lunettes anaglyphiques. Un conférencier itinérant n'apportera par conséquent avec lui qu'une clé USB et un paquet de lunettes rouge/cyan. Un minimum de formation lui permet d'espérer le succès le plus total (qui ne dépendra que de la qualité technique et de l'intérêt de ses images !) : il lui suffit d'indiquer aux spectateurs que le rouge est pour l'œil gauche.
Inconvénients : avec les anaglyphes en couleurs, certaines couleurs passent mal. C'est le cas du rouge et du bleu foncé. Les autres couleurs : les ocres, les verts, les bleus clairs, les jaunes passent idéalement bien. Les vues de paysages donnent ainsi toute satisfaction. Sinon, on peut toujours désaturer les couleurs, ou à défaut transposer en anaglyphes noir et blanc ou monochromes.
La projection anaglyphique, peu pratiquée en argentique parce que la transposition en anaglyphes est assez malaisée, est au contraire particulièrement adaptée à la stéréoscopie en numérique.
Variante Infitec ou "super-anaglyphiques"
- Un projecteur normal – un écran blanc normal – des lunettes spéciales
Infitec est un acronyme de interference filter technology. Le principe reste le même, mais au lieu d'utiliser un filtrage par une couleur pour chaque œil, il y a trois couleurs RVB pour chaque œil : R1 V1 et B1 pour le premier, R2 V2 et B2 pour le second. Les différences entre les couleurs sont assez faibles pour que l'œil ne perçoivent pas la différence, mais suffisantes pour que chaque verre filtre les couleurs conçues pour l'autre œil. Cette technique élimine le principal défaut des anaglyphes (mauvais rendu de certaines couleurs) [1].
Projection polarisée
- Deux projecteurs avec filtres polarisants – un écran métallisé spécial – des lunettes polarisantes
La projection en lumière polarisée donne des résultats excellents dans le cadre familial tout autant que dans les plus grands cinémas des parcs d'attractions du monde entier. Il suffit de placer judicieusement des filtres polarisants à l'intérieur (ou devant les objectifs) de projecteurs normaux, argentiques ou numériques, dans une position correspondant à l'orientation standardisée des filtres des lunettes polarisantes du commerce.
Il est aussi recommandé d'aligner soigneusement les projecteurs, de sorte que les éléments de l'image les plus éloignés soient écartés de l'écart interoculaire, la gauche à gauche de la droite, ce qui donne des axes oculaires parallèles. Si les vues ont été préalablement bien montées, l'image projetée apparaît derrière une «fenêtre» constituée par l'image stéréoscopique des bords gauche et droite des deux images. Cette fenêtre se forme théoriquement à une distance de deux à trois mètres devant les spectateurs, par conséquent beaucoup en avant de l'écran s'il est grand.
Si l'écran (métallisé) est de bonne qualité et si les vues projetées sont bien réglées et accordées entre elles (on nomme cela le "montage stéréoscopique"), la projection se déroule au mieux, conservant totalement les couleurs originales. L'ensemble des couleurs passent sans inconvénient. Seuls les forts contrastes entre zones voisines sont à éviter, car fréquemment générateurs d'images fantômes.
En argentique, les deux projecteurs sont couplés par un relais électronique. En numérique, un seul ordinateur suffit à commander les deux projecteurs, mais deux sorties sont nécessaires, soit au niveau de la carte graphique, soit sur un boîtier extérieur, par exemple Matrox "Dual2Go", qui se connecte sur la prise de sortie d'un ordinateur compatible (la plupart des ordinateurs modernes le sont ).
La projection en lumière polarisée, en particulier numérique depuis un petit nombre d'années, est particulièrement utilisée dans les associations de stéréoscopie et dans l'ensemble des congrès qu'elles organisent.
Projection alternée
- Un projecteur – un écran normal – des lunettes alternantes à cristaux liquides
La projection alterne le point de vue gauche ou droit à chaque image. L'effet de relief est restitué par des lunettes à cristaux liquides, chaque paire étant idéalement synchronisée au film par un signal infrarouge. À chaque image, l'un des deux verres s'obscurcit pour que seul l'autre œil perçoive l'image correspondante. Par effet de persistance rétinienne, le clignotement des lunettes devient imperceptible, le cerveau peut recréer l'illusion de relief.
Projection simultanée
- Deux affichages - un pour chaque œil, à la place d'un des verres des lunettes
Le principe est comparable à celui d'un affichage tête haute, mais avec un écran miniature spécifique pour chaque œil. Les systèmes sont aujourd'hui trop encombrant pour être qualifiés de "lunettes", ils doivent être intégrés dans de véritables casques.
- Un projecteur normal - un écran normal
Il suffit de projeter le couple "en croisé", c'est-à-dire la vue gauche à droite, et vice versa. Puis on demande aux spectateurs de loucher pour superposer les deux vues ! Cela tient du gag, mais cela a été essayé. Il fallait bien le faire une fois.
Avantages : simplicité extrême du procédé, couleurs totalement conservées. Inconvénient : confort visuel diversement apprécié...
Projection sur écran à réseaux
- Un projecteur stéréoscopique - un écran à réseau lenticulaire
Tout est dans l'écran : il faut réaliser un écran convenable à réseau de bandes verticales en forme de dents de scie (voire une forme plus complexe). L'image en relief est découpée en bandes destinées alternativement à l'œil droit ainsi qu'à l'œil gauche. Le dispositif de prisme constitué par les dents de scies renvoie chaque image dans une direction différente. Ce procédé permet d'envoyer à chaque œil l'image qui lui est destinée sans recourir à des lunettes, mais est plus contraignant que les autres procédés au niveau du point d'observation.
C'est particulièrement complexe à réaliser pour un grand écran et dans ce cas, peu de places sont bonnes pour l'observation. Légèrement utopique pour un grand écran de cinéma. L'écran est coûteux, fragile et intransportable, du moins dans l'état actuel des connaissances.
Par contre, quand le support de l'image en relief est l'écran d'un téléviseur ou une petite photo regardée d'assez près (par exemple une carte postale), ce procédé d'images en relief sans lunettes donne de bons résultats.
Projection sur écran à trame mobile
- Équipement expérimental lourd
Le principe est comparable à celui de la projection alternée, avec un mécanisme devant l'écran au lieu d'être dans des lunettes. Un ensemble de barreaux verticaux peints en noir mat défile latéralement avec une cadence appropriée devant un écran plat sur lequel on projette des couples stéréoscopiques (de prédilection du cinéma... ).
Dans les années 1950, l'inventeur français Savoye a réalisé un tel système cylindrique ou conique dans un cinéma, en grandeur nature, et au moins un modèle de table, aujourd'hui conservé. Plus il y a peu de temps, vers 1990, le mécanicien et inventeur français Claude Tailleur a réussi à faire défiler un ensemble de barreaux articulés, défilant devant un écran. Avec succès. L'expérience a fait grand bruit.
Avantage : plaisir ineffable devant une expérience rarissime. Inconvénient : complication !
Notes et références
- ↑ Helmut Jorke, «Stereo projection using interference filters», dans Stereoscopic Displays and Applications , vol. Proc. SPIE 6055, 2006 [texte intégral (page consultée le 2008-11-19) ]
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